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Ressortie

«Los Angeles Plays Itself», L.A. dans ses œuvres

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Le fantastique documentaire de Thom Andersen, sur les incarnations hollywoodiennes d’une ville transformée et mythifiée par le cinéma, ressort en Blu-Ray.
Extrait de «Los Angeles Plays Itself» de Thom Andersen. (Carlotta Films)
publié le 8 octobre 2023 à 15h46

«La Californie du Sud accueille la plus grande concentration de messies, de sorciers, de saints et de prophètes de tout acabit dans l’histoire des aberrations humaines», écrivait Farnsworth Crowder en 1931. Rien d’étonnant à ce que l’industrie du cinéma se soit implantée en son centre – Hollywood. Rien d’étonnant non plus à ce que la ville qui l’entoure en soit devenue, plus qu’un décor, un personnage à part entière. On pourrait arguer que New York ou, dans une moindre mesure, Chicago le sont tout autant. Mais ce serait trop vite oublier ce qui fait Los Angeles : ses extensions tentaculaires, ses ruptures de tons abruptes, ses mélanges contre-nature, sa population qui n’en est pas vraiment une. Le fait surtout, qu’au-delà du rêve et de l’illusion dont elle fait le commerce, elle est elle-même tout entière rêve et illusion. «Los Angeles n’est pas une ville. C’est une marchandise ; quelque chose dont on fait la publicité et qu’on vend au peuple américain comme les automobiles, les cigarettes ou le dentifrice», disait, en 1933 déjà, le journaliste George Morrow Mayo. Sur la ville dans tous ses errements et sa démesure, le livre définitif existe : City of Quartz de Mike Davis, paru en 1990. Sur Los Angeles et ses multiples incarnations à l’écran, c’est un documentaire qui a tout dit ou presque : le fantastique Los Angeles Plays Itself de Thom Andersen. Trois heures et plus de 200 films, fragmentés en un enivrant déluge d’images et d’habiles démonstrat