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Libération
Perdu en cours de route

«Lost Country» s’essouffle dans ses longueurs

Malgré un regard inspiré sur la Serbie du mitan des années 1990, le récit d’un adolescent déchiré entre ses convictions politiques et l’amour pour sa mère se perd dans des scènes inutilement étirées où les personnages s’étiolent.
«Lost country». (Kino Elektron)
publié le 10 octobre 2023 à 23h35

Serbie, 1996. Les étudiants descendent dans la rue pour s’opposer au parti de Slobodan Milosevic, battu aux élections municipales mais réfutant les résultats du vote. Le jeune Stefan, 15 ans, est tiraillé entre ses convictions, qui le poussent à rejoindre les manifestants, et son amour pour sa mère, haut cadre du gouvernement. Très vite, ses amis lui tournent le dos, la population se montre de plus en plus déterminée et la tempête intérieure que traverse Stefan devient intenable. On ne pourra que saluer l’idée d’utiliser le théâtre trop mal connu, trop peu montré, de l’ex-Yougoslavie du milieu des années 90 – et de le faire avec un regard intime et parfois esthétiquement inspiré. Dommage que le récit ne suive pas. L’idée est forte mais beaucoup trop diluée pour tenir la distance, le film se perdant dans des situations inutilement étirées, où se croisent des personnages eux aussi intéressants sur le papier (les amis de lycée, le grand-père façon Jean d’Ormesson nationaliste) mais peinant à exister sur la longueur.

Lost Country de Vladimir Perisic, avec Jovan Ginic, Jasna Djuricic… 1 h 38.