Ça commence par les images d’une maison. Pièces aérées, larges baies vitrées. Dans un coin, une affiche du Possession d’Andrzej Zulawski. Un fœtus en résine. Un tirage d’une photo d’Enrique Metinides représentant la victime d’un accident de la route, écrasée entre deux poteaux, désarticulée. Cette maison, c’est celle de Carmen Aldama, actrice et chanteuse mexicaine ultra célèbre, ultra belle, ultra mystérieuse, où elle vit avec son petit ami, Rigoberto, artiste espagnol aux œuvres qui provoquent, qui dénoncent (il a une crête et des lunettes de soleil fantaisie, il est fou), et sa fille, Monica, influenceuse mettant en scène sur les réseaux sociaux des suicides pour de faux (scandale). C’est la maison où va bientôt se retrouver le jeune Emiliano, officiellement engagé comme homme à tout faire mais venu surtout tenter de découvrir ce qui unit cette famille de dégénérés à la disparition inexpliquée de sa mère, quelques années plus tôt, alors qu’elle menait un mouvement de protestation contre l’arrivée d’une mine dans la région. Enquête sans indices, qui progresse à tâtons, au bord du vide, alors qu’on découvre dans la ville voisine une citerne remplie de cadavres et que la tension monte inexorablement entre Rigoberto et les Aluxes, secte évangelisto-raëlienne vénérant un lutin de la mythologie maya, dont l’artiste a désacralisé le cadavre du défunt gourou dans l’une de ses œuvres.
D’Eric Rohmer, l’incipit aurait pu surprendre, d’Amat Escalante un peu moins. On retrouve à