L’histoire racontée par ce documentaire, Love it was not, est un de ces récits de guerre à peine croyables, où les boussoles du bien et du mal sont définitivement cassées : la très belle Helena Citron, envoyée à Auschwitz en 1942, dans un des premiers convois, est remarquée par un jeune SS autrichien, Franz Wunsch, qui tombe amoureux d’elle. Il va la protéger pendant toute la durée de sa détention, jusqu’aux marches de la mort en 1944, et ne la reverra ensuite qu’à son procès, trente ans plus tard à Vienne. Sur un tel sujet, il est difficile de ne pas passionner mais peut-être encore plus de réussir un bon film, c’est-à-dire de passer après Claude Lanzmann. Force est de constater qu’ici la maladresse est omniprésente, de la musique sirupeuse qui baigne les transitions à une utilisation douteuses des archives sous forme de photographies redécoupées. La parole des survivantes est hachée menu par le montage, empêchant cette «incarnation de la vérité» dont parlait Lanzmann.
Vite vu
«Love it was not», une maladresse omniprésente
«Love it was not». (Dissidenz films)
par Laura Tuillier
publié le 11 octobre 2023 à 4h17
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