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Libération
Vite vu

«Love it was not», une maladresse omniprésente

Le documentaire se lance dans le sujet éminemment complexe de la relation entre une femme déportée à Auschwitz et le geôlier SS qui l’a protégée.
«Love it was not». (Dissidenz films)
publié le 11 octobre 2023 à 4h17

L’histoire racontée par ce documentaire, Love it was not, est un de ces récits de guerre à peine croyables, où les boussoles du bien et du mal sont définitivement cassées : la très belle Helena Citron, envoyée à Auschwitz en 1942, dans un des premiers convois, est remarquée par un jeune SS autrichien, Franz Wunsch, qui tombe amoureux d’elle. Il va la protéger pendant toute la durée de sa détention, jusqu’aux marches de la mort en 1944, et ne la reverra ensuite qu’à son procès, trente ans plus tard à Vienne. Sur un tel sujet, il est difficile de ne pas passionner mais peut-être encore plus de réussir un bon film, c’est-à-dire de passer après Claude Lanzmann. Force est de constater qu’ici la maladresse est omniprésente, de la musique sirupeuse qui baigne les transitions à une utilisation douteuses des archives sous forme de photographies redécoupées. La parole des survivantes est hachée menu par le montage, empêchant cette «incarnation de la vérité» dont parlait Lanzmann.

«Love it was not», de Maya Sarfati (1h23)