«Indomptable, ardente, emballée, explosive, Rosetta, inoubliable Emilie Dequenne, gagne bientôt notre respect, notre admiration, notre amour.» lisait-on dans Libération sous la plume d’Olivier Séguret. Vingt-six ans après la palme d’or 1999 qui a révélé l’actrice belge, emportée dimanche par un cancer, Luc Dardenne se remémore l’apparition de l’adolescente venue trouver son premier rôle.

«Elle venait de son village. Un gros village, mais quand même. Emilie était une fille qui aimait vivre comme une adolescente de son époque, elle était arrivée au casting très maquillée, chaussures à talons, ongles peints, cheveux laqués – on s’était dit : “Ouh la !” On lui avait demandé si elle serait d’accord pour se démaquiller. Elle a dit oui, bien sûr. Elle pensait qu’elle venait chercher un travail important et qu’il fallait qu’elle soit présentable. Après, on a travaillé, et c’était magnifique. Disons qu’elle était là. Elle avait ce quelque chose de terrien qu’on voulait pour Rosetta. On voulait que Rosetta soit un petit taureau et elle a dit, dès la deuxième audition : “Je serai votre taureau !” La