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«Ma Famille afghane», mais burqa donc?

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La Tchèque Michaela Pavlátová signe un film d’animation ambivalent sur une Occidentale s’installant à Kaboul. Malaisant et dispensable.
«Ma Famille afghane», entre pathos et relativisme douteux. (Diaphana)
publié le 27 avril 2022 à 0h37

Primé à Annecy, nommé aux Golden Globes, Ma Famille afghane est un film aussi ambigu que son héroïne, Herra, jeune Tchèque qui plaque sa famille, son pays et sa culture natale pour suivre l’homme dont elle s’éprend jusqu’en Afghanistan. Il s’appelle Nazir, il est beau et barbu. Et pour lui, elle s’immerge dans un nouveau monde. Où la femme n’a pas le droit d’être présente lorsque des invités passent à la maison. Où la femme sort en burqa et subi l’hypocrisie d’hommes aux mains pas moins baladeuses qu’ailleurs. Mais pourquoi pas, chacun ses traditions, se dit-elle sans jugement. Et puis la jalousie pèse. L’enferme. Les violences que subit sa belle-sœur aussi.

Herra se fane, dépérit, jusqu’à ce que surgisse dans sa vie un petit garçon handicapé abandonné. Il devient son fils. Rayon de soleil entre deux coups de tonnerre. Rare éruption de lumière et de joie qui vient s’illustrer dans une envolée graphique et colorée terriblement scolaire avant qu’une chape de plomb ne retombe sur le film. Difficile de saisir ce que l’autrice du récit autobiographique, dont le film est adapté, et ce que la cinéaste Michaela Pavlátová, dont on avait apprécié l’amusante agitation du court précédent (Tram), tentent de nous raconter ici. Parlent-elles du droit des femmes à disposer de leur corps, jusqu’à abandonner leur liberté par amour ? Des