Le tapis rouge a été remballé dimanche et les vedettes sont reparties après la remise des prix du Festival international de Toronto (TIFF), l’un des plus prestigieux d’Amérique du Nord. Mais malgré le relatif calme de ce mardi après-midi ensoleillé d’automne, le centre-ville accueille de nouveau des dizaines de manifestants munis de drapeaux ukrainiens sous les vitres d’un cinéma. Après avoir suspendu les projections du documentaire Russians at War, officiellement pour des raisons de sécurité, le TIFF a finalement reprogrammé deux séances dans son cinéma Lightbox, où il diffuse des films toute l’année.
Dialogue de sourd
«J’ai besoin d’être là aujourd’hui», explique Irina, sous une pancarte qui dit : «Les soldats russes ont détruit ma maison, il n’y a pas d’excuse pour cela». La jeune femme arrivée en juillet au Canada trouve que l’argument que «tout le monde est humain», dédouane trop rapidement les combattants ennemis.
Le documentaire, que Libération a pu visionner, dépeint le quotidien désabusé de soldats russes volontaires. Ils ne sont pas toujours d’accord entre eux sur leurs motivations, comme l’argent ou le patriotisme. «Il ne faut pas croire ce qu’on voit à la télévision» russe, met en garde l’un d’eux, regrettant son choix de s’être engagé. On y voit aussi u