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Libération
Interview

Marché du film : «Cannes, c’est Noël !»

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Dans le sous-sol du Palais des festivals, se retrouvent chaque année tous les principaux acteurs du secteur pour la plus grande convention cinématographique au monde. Rencontre avec cinq vendeurs de films sélectionnés, pour qui ces quelques jours de transactions peuvent signifier la gloire ou l’oubli pour les œuvres qu’ils défendent.
Sur le boulevard de la Croisette, à Cannes, ce lundi. (Laura Stevens/Modds)
publié le 14 mai 2024 à 6h50

Ils envahissent les terrasses des restaurants et la plage des Palmes, leur accréditation autour du cou, leur accent gallois ou portugais en bandoulière. Ils auront leur accès réservé au Palais, cette année, pour s’y engouffrer plus rapidement et zapper la file des journalistes. Ils seront 15 000, une foule, bien plus nombreux qu’avant le Covid, et certains ne mettront pas un orteil sur le tapis rouge ni aux projections de gala. Eux ? Ce sont les festivaliers venus pour le Marché du film, au sous-sol du Palais. Et s’il n’en est guère question dans les gazettes people, c’est pourtant par eux, et pour eux, que le Festival existe et que les films se font. Ils achètent, ils vendent, ils coproduisent. Cannes est leur grand-messe annuelle, l’occasion de faire (ou rater) leur année, le plus grand marché de films au monde.

Dans leur zone réservée, se déroulent quelque 1200 projections (contre 300 au Festival) au cœur de salles interdites aux critiques, 36 places pour la plus petite, 147 pour la plus grande. «On veut favoriser les vendeurs et les acheteurs, c’est notre cœur de métier, détaille Guillaume Esmiol, directeur délégué du Marché du film cannois. Nous accueillons 300 sociétés de vente, sur 500 exposants, qui veulent s’assurer de pouvoir promouvoir leurs films dans de bonnes conditions.»

S’il estime qu’il est «trop compliqué» de statuer sur le poids financier de ces transactions, la plupart des ventes ayant des montants confidentiels et regroupant trop d’obj