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«Maria» : derrière «le Dernier Tango à Paris», l’enfer du décor

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Dans un film tenu par l’interprétation de la formidable Anamaria Vartolomei, Jessica Palud raconte l’histoire cabossée de Maria Schneider, à la lumière du traumatisme du «Dernier Tango à Paris».
Anamaria Vartolomei et Matt Dillon en Maria Schneider et Marlon Brando. (Haut et Court)
publié le 18 juin 2024 à 17h05

Sobrement titré Maria et présenté au dernier festival de Cannes (section Cannes Première), le deuxième long métrage de Jessica Palud est tout entier consacré à mettre en lumière la figure de Maria Schneider, fille naturelle de Daniel Gélin, actrice révélée très jeune par Bernardo Bertolucci dans le Dernier Tango à Paris (1972), et dont toute la suite de l’existence sera marquée par cette expérience que l’on qualifierait aujourd’hui de traumatique et qui, à l’époque, avait été jugée «sulfureuse». Ce film s’inspire du livre Tu t’appelais Maria Schneider (Grasset, 2018) de sa cousine et ancienne de Libération Vanessa Schneider. Il revient donc sur ce contre-sens, qui avait déporté le scandale sur Maria Schneider et l’avait condamnée à une carrière cabossée, émaillée de rôles décevants calqués sur l’esprit Dernier Tango, et à une vie compliquée, notamment, par son addiction à l’héroïne. Suivant une trame relativement classique, Jessica Palud fait un travail nécessaire de relecture d’une partie fantasmée de l’histoire du cinéma, à savoir le destin de jeunes actrices révélées en même temps que souillées, désirées par des réalisateurs mégalos pour leur pureté puis sacrifiées sur l’autel du grand art qui se moque de la morale.

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