En recréant dans Ama Gloria un espace visuel et sonore proche de celui des enfants, Marie Amachoukeli nous invite à plonger dans notre propre dramaturgie intérieure, là où se fabriquent les images, cœur interprétatif des choses et qui pourrait se lire comme un hommage au cinéma. Mais c’est aussi un film qui soulève des questions éthiques et techniques quant au fait de travailler avec une si jeune actrice et la part de risques qu’un tel tournage sous-tend.
Critique
Comme Cléo, vous avez été en partie élevée par une autre femme que votre mère, la concierge de votre immeuble, Laurinda Correia, à qui vous dédicacez ce film.
Mes parents travaillaient énormément. Mon père était orfèvre et ma mère était interprète de russe. Jusqu’à l’âge de 6 ans, j’ai grandi avec ma grand-mère et cette concierge qui était là tout le temps. Elle m’a donné énormément d’amour et de temps mais aussi une éducation, une forme de droiture. Cette femme ne faisait pas que «dispenser de l’amour» ; elle avait aussi une exigence dans l’éducation qu’elle me donnait.
C’était un amour secret…
Dire qu’on aime follement une autre personne que ses parents est un tabou, et pour ces femmes comme Gloria qui ont elles-mêmes des enfants, quand tu éprouves des sentiments pareils pour une enfant qui n’est pas le tien, ça ne se dit pas. Le plus vieux métier d