«On avait pensé à des badges “fuck Poutine”, mais on a fait ça, qui est plus élégant», lance le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, pointant les drapeaux jaune et bleu accrochés à son revers de veste. Il rappelle les «mots durs, contre la guerre» prononcés par le Russe Kirill Serebrennikov en conférence de presse jeudi matin, et reprécise la position du Festival : contre la guerre, contre toutes les guerres.
C’est que l’instant est recueilli, nous sommes à la première mondiale de Mariupolis 2, documentaire posthume signé Mantas Kvedaravicius, cinéaste lituanien tué à Marioupol par les Russes en avril, à l’âge de 45 ans, et ajouté in extremis à la sélection officielle en Séance spéciale. Lorsqu’il a été tué, Mantas Kvedaravicius tournait à Marioupol les images que la salle s’apprête à regarder, rapportées par sa femme, Hannah Bilobrova, qui l’accompagnait, et assemblées depuis par sa monteuse attitrée Dounia Sichov. A cette ville, où plus de 20 000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début de l’invasion russe, le cinéaste avait déjà consacré un beau documentaire en 20