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Libération
Interview croisée

Matteo Garrone, réalisateur de «Moi capitaine» : «La réalité migratoire est bien pire que le film»

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Méditerranéedossier
Ce mercredi 3 janvier en salles, le long métrage de Matteo Garrone retranscrit avec justesse les conditions des périples vers l’Europe des migrants africains. Interview croisée du cinéaste italien, du Guinéen Fofana Amara, qui lui a inspiré l’histoire, et de la cofondatrice de SOS Méditerranée Sophie Beau.
«Moi capitaine» suit Seydou, jeune Sénégalais, du désert et des geôles libyennes jusqu’à la traversée mortelle de la Méditerranée. (Greta de Lazzaris)
publié le 2 janvier 2024 à 18h46

Raconter le périlleux périple migratoire de Seydou et Moussa, deux jeunes Sénégalais en quête d’un futur meilleur en Europe. Voilà le pari ambitieux que s’est lancé le réalisateur italien Matteo Garrone avec son nouveau film Moi capitaine, qui sort en salles ce 3 janvier. L’œuvre, basée sur une histoire vraie et en lice pour représenter l’Italie aux oscars, aborde sans tabou les dangers auxquels font face les migrants et réfugiés sur la route vers le continent européen – l’immensité du désert, «l’enfer» des centres de détention libyens, jusqu’à la traversée mortelle de la Méditerranée.

Pour réaliser ce qu’il considère être un «document utile pour montrer la complexité» de la question migratoire – «le drame de notre siècle» –, Matteo Garrone s’est inspiré de l’histoire de Fofana Amara, un Guinéen de 15 ans jeté en prison en Sicile après avoir été forcé à conduire une embarcation avec des cent