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Libération
Film d'animation

«Mémoires d’un escargot», born to be salive

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Quinze ans après l’émouvant «Mary et Max», le film d’animation en stop motion d’Adam Elliot à l’esthétique hirsute mêle comique et désespoir jusqu’à l’étouffement.
«Mémoires d'un escargot» collectionne les tronches cumulant toutes les tares possibles. (Wild Bunch Distribution)
publié le 14 janvier 2025 à 6h00
(mis à jour le 14 janvier 2025 à 17h05)

En juillet 2024 à Annecy, l’Australien Adam Elliot a rejoint Henry Selick (l’Etrange Noël de monsieur Jack, Coraline) dans le club très fermé des cinéastes à avoir remporté deux prix du long métrage au festival international du film d’animation. Après l’avoir décroché en 2009 avec son premier film Mary et Max, jolie histoire de deux solitudes entremêlées dans un monde de plasticine, l’Australien a de nouveau conquis le jury, quinze ans plus tard, avec Mémoires d’un escargot. Un second film qui aura pris son temps, comme il se doit pour ces chantiers titanesques que constituent les longs métrages en stop-motion, surtout lorsqu’on dispose d’une équipe de seulement sept animateurs. L’objet constitue à lui seul un défi à la raison.

L’affaire est d’autant plus déraisonnable que le cinéma d’Adam Elliot n’est pas du tout destiné à un public enfantin. S’ouvrant sur le dernier râle d’une grand-mère qui hurle «patate» avant de passer l’arme à gauche, Mémoires d’un escargot vient faire la chronique, à la première personne, de la vie (de merde) de la jeune fille qui lui tenait la main. L’histoire d’une prématurée qui, avec son jumeau, a perdu sa mère en couche. Deux enfants fragiles élevés par un saltimbanque français paraplégique et alcoolique (mais gentil) dans un logement social aux murs en papier j