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Libération
Violences sexistes et sexuelles

#MeToo dans le cinéma français : l’actrice Isild Le Besco envisage de porter plainte contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot

L’actrice révélée par «Sade» en 2000 a confirmé dans une interview au Parisien mercredi 21 février qu’il est «probable» qu’elle porte plainte contre les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot. Dans le sillage du témoignage de Judith Godrèche, elle évoque une relation d’emprise et des violences psychiques et physiques.
Isild Le Besco à Montélimar en 2020. (Benoit Pavan/Hans Lucas.AFP)
publié le 22 février 2024 à 13h10

La déflagration provoquée par le témoignage de Judith Godrèche continue à se propager. Dans une interview publiée mercredi 21 février dans les colonnes du Parisien, l’actrice Isild Le Besco a annoncé qu’elle envisageait de porter plainte contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot. L’actrice révélée dans Sade, de Benoît Jacquot en 2000, y précise ses accusations qu’elle avait déjà formulées dans un article du Monde publié le 8 février. Elle aurait vécu une relation «destructrice» avec le réalisateur, alors qu’elle n’avait que 16 ans et lui 52, au moment des faits.

«Benoît Jacquot pensait savoir mieux que moi qui j’étais et ce que je pensais. Par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère. Contrairement à Judith, je n’ai pas vécu avec lui et cela m’a peut-être un peu protégée», livre dans l’article la comédienne de maintenant 41 ans. Aujourd’hui, elle constate les effets que cette relation a eu sur la construction de sa personnalité.

Quant au réalisateur Jacques Doillon, il aurait fait des avances à Isild Le Besco alors qu’elle était âgée de 17 ans à l’époque. Tous deux travaillaient sur un film, comme l’avait déjà dit l’actrice dans un second article du Monde, également daté de février. Après le refus d’Isild Le Besco, le réalisateur lui aurait retiré son rôle. Le cinéaste de 79 ans a démenti cette version des faits, dénonçant des «mensonges».

Au-delà des deux réalisateurs, c’est un système tout entier que dénonce l’actrice, celui du cinéma français. Ce milieu «s’est comporté exactement comme se comporte une famille quand l’un de ses membres est maltraité : en se taisant», explique-t-elle au Parisien. Dans le sillage du débat lancé par Judith Godrèche après ses accusations contre les deux réalisateurs, elle revient sur l’obsession de certains réalisateurs par les jeunes filles et sur la difficulté qu’elle a éprouvée dans la réalisation de ses différents films. Elle dépeint deux camps : l’ordre établi et la révolution.