Menu
Libération
Violences sexuelles

#MeToo : en cas d’accusation visant des acteurs, le Festival de Cannes décidera «au cas par cas»

Violences sexuellesdossier
La présidente de l’évènement, Iris Knobloch, assure ce jeudi 9 mai «suivre la situation de près» face aux rumeurs sur la possible publication d’accusations de violences sexuelles visant des acteurs en compétition à Cannes.
(Alain Jocard /AFP)
publié le 9 mai 2024 à 14h05

Un exercice d’équilibrisme dans un contexte explosif. Si une personnalité du cinéma présente au Festival de Cannes, qui s’ouvre mardi, était mise en cause pour des violences sexuelles, «nous veillerions à prendre la bonne décision au cas par cas en concertation avec le conseil d’administration et les parties prenantes», «mais on évoquerait aussi l’œuvre afin de voir ce qui est le mieux pour elle. C’est elle la vraie star», a prévenu la présidente de l’événement, Iris Knobloch, dans une interview à Paris Match publiée ce jeudi 9 mai.

«Nous sommes extrêmement attentifs à ce qui se passe aujourd’hui, nous suivons la situation de près», assure Iris Knobloch, pour sa deuxième édition à la tête de l’évènement. Les réseaux sociaux, sur lesquels circule une liste de personnalités de premier plan, et des médias bruissent de rumeurs d’accusations de violences sexuelles qui pourraient être rendues publiques lors du Festival, qui se terminera le 25 mai.

Sept ans après le début du #MeToo, le sujet reste dans tous les esprits, aux Etats-Unis, où l’une des condamnations du producteur Harvey Weinstein vient d’être annulée, comme en France, entre le procès de l’acteur Gérard Depardieu en octobre et le mouvement de libération de la parole relancé par Judith Godrèche.

L’actrice, qui accuse de viols deux figures du cinéma d’auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, présentera Moi aussi, court-métrage de 17 minutes qu’elle a réalisé sur le sujet des violences sexuelles, à Cannes le 15 mai. Le Festival a déclaré dans un communiqué souhaiter avec cette projection «faire résonner ces témoignages».

«Le Festival doit rester dans son rôle»

Dans son interview à Paris Match, Iris Knobloch répète aussi que «la progression de la présence des femmes» fait partie des enjeux principaux pour Cannes, alors que seulement 4 des 22 films en compétition et 20 % des films en sélection officielle ont été réalisés par des femmes. Elle ne soutient toutefois pas l’instauration de quotas, «à double tranchant». «Il ne faut pas installer un sentiment d’illégitimité pour une femme», plaide-t-elle.

Elle ajoute constater «une très nette hausse de soumission de projets qui émanent de réalisatrices […] Mais le Festival, lui, doit rester dans son rôle et ne se baser que sur la qualité du film».