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Cinéma

#MeToo : le comédien Aurélien Wiik révèle avoir été victime de violences sexuelles

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Sur Instagram, le comédien de 43 ans révèle avoir été victime de ses 11 ans à ses 15 ans d’abus sexuels de son ex-agent et d’autres membres de son entourage. Avec le #MeTooGarçons, il encourage d’autres acteurs à témoigner.
Aurélien Wiik, comédien de la série «Munch», révèle sur ses réseaux sociaux avoir été victime dans son enfance d'agressions sexuelles de son agent. (Sylvain Lefevre/Getty Images)
publié le 23 février 2024 à 16h49

Sur Instagram, un visage d’enfant, une moustache dessinée au feutre. Et le texte à côté, ponctué par le hashtag #MeTooGarçons, avec lequel d’autres acteurs peuvent témoigner. Aurélien Wiik, qui interprète Gaspard Morin dans la série TF1 Munch depuis 2016, révèle avoir été victime d’un homme, aujourd’hui décédé, qu’il a «envoyé en prison».

Avec des phrases courtes, il raconte : «J’avais 11 ans. De mes 11 ans à mes 15 ans. J’ai été abusé par mon agent et d’autres membres de mon entourage. J’ai porté plainte à mes 16 ans car il le faisait à d’autres. […] Agressions, harcèlement, tentatives de viol. […] Il s’appelait Maurice Ripaux, mais tout le monde le connaissait sous le nom de Christian Nohel.» Il mentionne aussi des «dîners piégés organisés par des vieux avec plusieurs mineurs», des personnes qui ont «essayé de [l’]enfermer dans les toilettes». «Jusqu’à 25 ans, on m’a proposé des rôles en échange de faveurs. On a tenté de me droguer souvent.»

Lancement d’un mouvement

A côté du témoignage, un message qu’il souhaite faire passer : encourager d’autres hommes à prendre la parole, et à porter plainte. «Ne pensez pas que cela n’arrive qu’aux enfants de vos voisins […] prêtres, moniteurs, professeurs, tontons, voisins. Pas de parano s’il y a un dialogue. […] Ceci est mon témoignage. Si j’ai vécu ces histoires dans ce métier, c’est que beaucoup d’autres en ont vécu. […] Parlez, agissez.»

Dans le sillage du débat lancé par Judith Godrèche, qui a porté plainte pour viols sur mineur contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, il évoque la question de la dénonciation publique des agresseurs. «Je ne suis pas pour les noms en public si l’on n’a pas porté plainte. Même s’il y a prescription. Il faut porter plainte. Le reste suivra.» Aurélien Wiik revient sur l’industrie du cinéma, actuellement en pleine remise en question de sa relation aux jeunes acteurs. «J’adore mon métier et les gens qui en font partie. […] C’est un beau métier peuplé de gens extraordinaires avec quelques brebis galeuses vicelardes», affirme-t-il.

Après la prise de parole de l’acteur, le directeur de casting Stéphane Gaillard a créé une adresse mail, metooacteurs@gmail.com, pour recueillir la parole des victimes. «Ceux qui agressent et violent les actrices sont ceux qui agressent et violent les acteurs», écrit-il sur son compte Instagram, des mots qu’Aurélien Wiik relaye sur ses réseaux sociaux. Stéphane Gaillard dit quelques heures plus tard avoir reçu des témoignages «d’une gravité sans nom», sans pour autant les partager. Au Parisien, Aurélien Wiik dit «attendre d’avoir rassemblé d’autres témoignages avant de prendre plus amplement la parole».