C’est d’apparaître après beaucoup d’autres de la même eau (Tiger Stripes, Almamula, Animalia, le Règne animal…), mais ce film, on a l’impression de l’avoir vu dix fois. Mettez ça sur le compte de la lassitude, dans Mi Bestia les apprêts d’une esthétique non sans talent mais sans vigueur, les métonymies de la métamorphose bestiale, ça n’accroche pas, les plans travaillés produisent un languissement engourdi. Le thème de la mue des jeunes filles, le premier sang des règles, ses propres désirs dont on ne distingue pas s’ils sont carnivores ou de faire un carnage, et ceux qu’on réalise qu’on suscite : s’il est bien temps de rattraper le retard au sujet des psychés et des sexualités des femmes, tout ne peut pas être d’égale réussite. Le cinéma reconnaîtra les siens, et ce premier film colombien d’une cinéaste, Camila Beltrán, venue de l’expérimental se pose assez là pour nous décevoir autant que pour en ravir d’autres, comme l’Acid qui l’avait programmé à Cann
Sortie ciné
«Mi Bestia», on trouve le Satan long
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Mila a 13 ans, à Bogotá, en 1996. (Sylvain Verdet/ New Story)
par Camille Nevers
publié le 3 septembre 2024 à 22h36
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