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Libération
Comédie dramatique

«Mikado» avec Félix Moati : pas si fin

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Gentillet et apolitique, le film de Baya Kasmi narre la rencontre d’une famille nomade antisystème et d’un prof qui les héberge dans le sud de la France.
A la suite d'une panne, la famille est recueillie par un prof de lettres et sa fille, qui les hébergent dans le jardin de leur villa. (Marine Danaux/Memento)
publié le 9 avril 2025 à 6h41

Mikado, c’est vieillot et c’est gentil. Une famille de marginaux sur les routes, le filtre colorié de lumière du Midi, Nino Ferrer roucoulant dans l’autoradio. Amoureux de la liberté, le couple au volant a choisi de ne jamais déclarer à l’état civil les enfants, Zéphyr et Nuage, élevés à l’écart de tout. Félix Moati campe un père à la cool, traumatisé par son enfance faite de maltraitance et placements en foyers d’accueil, inconscient d’avoir pris les siens en otage de son anticonformisme revanchard. Baya Kasmi mise sur le charme cradoque de ces cartes postales familiales, jusqu’à la panne de moteur qui pousse un prof de lettres, veuf et vivant seul avec sa fille ado, à les héberger dans le jardin de sa villa. Dans ce petit paradis, tapissé de livres reliés cuir et partitions de piano, le clan de Robinson a la tête qui lui tourne. L’aînée se prend à rêver d’une scolarité normale au collège, complexée par sa dégaine d’Amish face aux jeunes de son âge. On ne se fatiguera jamais à répéter combien Ramzy Bedia, sa bonhomie d’échalas fatigué, font des miracles pour tirer les films du pétrin. Ici, rattraper un peu de la naïveté à grosses coutures de l’ensemble, en y frottant une impression de vécu quand les autres personnages, surdéterminés par les di