L’extase a le visage de Mikey Madison dans Anora, sourire d’hôtesse extra large, carnation de lune et voix sur un nuage. Parfaitement fascinante à regarder, l’actrice de 25 ans explose dans le film de Sean Baker, palme d’or 2024. Elle campe le professionnalisme sexy, sans effort en apparence, d’une strip-teaseuse et escorte de Brooklyn, emportée dans un tourbillon de luxe le jour où un jeune milliardaire russe lui met la bague au doigt. Puis, alors que le mariage signé sur un coin de table à Vegas déclenche une réaction en chaîne de chaos, elle lève une tempête furieuse au milieu du film, se cabre et se débat comme une damnée pour ne pas laisser filer sa vie de rêve. Splendeurs (bling) ou misère (cash) de la princesse parvenue, peinte en combattante, dessaoulée de son conte de fées et humiliée par les rapports de classe et de pouvoir.
Critique
«C’est compliqué de percer dans l’industrie quand on ne connaît personne, on ne met pas le pied dans la porte si facilement», assure la native de Los Angeles, amusée qu’on l’imagine de mèche avec Hollywood depuis le berceau. Rien d’héréditaire, en réalité, dans la trajectoire de cette fille de psys qui s’est longtemps vue cavalière de compétition, avant de mettre son tempérament «d’introvertie» à l’épreuve des castings et de rôles plus tarés qu’elle. Ce qu