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Drame

«Miroirs no.3» de Christian Petzold : en eaux doubles

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Dans une mise en scène sobre et bucolique, le film de l’Allemand Christian Petzold sonde avec justesse la rencontre entre une jeune pianiste et une sexagénaire endeuillée.
«Miroir no.3» raconte la cohabitation étrange entre deux femmes. (Les films du Losange)
publié aujourd'hui à 17h44

Si le cinéma de Christian Petzold a longtemps été dominé par la grisaille de l’histoire contemporaine allemande – ce que permet de vérifier en ce moment une rétrospective à la Cinémathèque française –, sa collaboration fidèle avec l’actrice Paula Beer aura décidément permis l’émergence d’une couleur plus estivale, à laquelle Miroirs no.3 ne fait pas exception. Ce dernier opus adopte, comme le Ciel rouge avant lui, les atours modestes d’un film en petit comité, centré sur une poignée de décors perdus dans la campagne : c’est dans ce petit bout de nulle part baigné d’un doux soleil que Laura, jeune pianiste de passage en voiture avec son compagnon, croise par hasard le regard de Betty, sexagénaire séparée de sa famille et occupant seule une maisonnette en bord de route.

Donjon pittoresque

Quelque chose semble, dans cet instant fugace, connecter les deux femmes. Au point que, convalescente après un accident de la route qui tue son petit ami, Laura décide de rester habiter chez Betty. Celle-ci accepte, sans lui demander de compte, et accueille la jeune femme dans sa bicoque bucolique. Presque d’instinct, deux solitudes semblent se reconnaître : Laura cherchait une porte de sortie dans une relation dysfonctionnelle (il n