«Nous avons tellement besoin d’amour» est une des premières phrases prononcées dans le dernier film d’Alain Guiraudie, cinéaste que l’on ne cesse d’aimer davantage, d’aimer mieux et pour les raisons les plus diverses. Le curé qui la prononce, on pourra l’avoir déjà croisé, inoubliable, non pas dans un film mais dans un livre : Rabalaïre, du même Guiraudie, paru en 2021 chez P.O.L, prouesse littéraire prolongée en 2024 par Pour les siècles des siècles. Depuis la publication de ces foisonnants pavés, Guiraudie y pioche la matière de ses scénarios, une matière qu’il malaxe, retravaille, remodèle pour l’écran (Viens je t’emmène était déjà l’adaptation de la partie clermontoise de Rabalaïre). Le no-filter absolu des livres devient au cinéma un art de la suggestion, du hors-champ, du mystère. Alain Guiraudie retranche jusqu’à atteindre une forme de simplicité hautement troublante, une bonhomie quotidienne qui ferait
Adaptation
«Miséricorde» d’Alain Guiraudie, un film à trouble tranchant
Article réservé aux abonnés
«Miséricorde» s’épanouit sur un terrain de jeu bien délimité : le village, la forêt, le cimetière. (Les Films du Losange)
par Laura Tuillier
publié le 15 octobre 2024 à 16h00
Dans la même rubrique