C’est dans sa maison de cœur que s’est «éteint sereinement» tôt ce dimanche 18 août, Alain Delon, ont annoncé ses trois enfants. Il s’y était réfugié en juillet 2023, lorsque son état de santé s’était dégradé, après des années au bord du lac Léman, en Suisse. Car le domaine de la Brûlerie, à Douchy dans le Loiret, est la propriété de l’acteur depuis plus de cinquante ans. Et il appréciait tellement ce lieu, que c’est ici qu’il entendait se faire enterrer, avec ses chiens.

Dans le village du Gâtinais de quelque 1 300 habitants, tout le monde avait déjà vu l’acteur, propriétaire depuis 1971. «Alain déjeunait souvent à l’Auberge du terroir», l’unique restaurant de la commune, a raconté l’actuel maire Abel Martin. «On le voyait à la pharmacie, chez les commerçants, il faisait ses courses comme tout le monde. C’était un citoyen comme un autre, a-t-il ajouté, dépeignant un homme investi. Il participait aux fêtes de village, à la fête des écoles. […] Surtout à l’époque de Mireille Darc.»

Celui qui incarna le Guépard pour Visconti s’était installé sur le domaine loirétain dès le début des années 70 avec l’actrice, jusqu’à leur séparation dans les années 80. «Lorsque j’étais écolier, Alain Delon et Mireille Darc venaient tous les ans pour les fêtes de fin d’année dans l’école. Ils jouaient les Père Noël et offraient à chacun de nous un cadeau», se rappelait récemment Maxime, 57 ans, un habitant du village.

Construit sous le Premier empire, devenu ensuite un centre de vacances de la SNCF dans les années 50, le château de la Brûlerie a ensuite «brûlé», selon le maire Abel Martin. «Alain Delon a rasé le château pour faire sa propriété actuelle», selon lui. Ne conservant que des dépendances, le couple a créé un lac à l’emplacement du château, au milieu d’un parc gigantesque de plusieurs dizaines d’hectares entouré de hauts murs. A l’intérieur, Alain Delon restait discret, tout juste savait-on dans le village qu’il y avait fait construire une salle de cinéma.

Malgré son installation en Suisse dans les années 80, c’est avec Rosalie van Breemen, la mère de ses deux plus jeunes enfants, que l’acteur s’y installera à nouveau. Anouchka et Alain-Fabien sont d’ailleurs nés à Gien (Loiret) dans les années 90.

L’acteur avait émis le souhait dans des interventions médiatiques d’être enterré dans cette propriété, avec ses chiens. «Je sais qu’il veut être enterré ici. Il en a parlé au maire précédent et il a prévenu la préfecture», avait affirmé le maire actuel, tout en rappelant qu’il y «a des règles» et que cela nécessite une «autorisation préfectorale». Mais rien n’est impossible pour Alain Delon.