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Libération
Memory Lane

Mort de David Lynch : de Beverly Hills au Sunset Boulevard, déambulation dans un Los Angeles hanté

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Shooting bavard, séances de minuit, cantine de stars… Après avoir appris la disparition du cinéaste, le journaliste Philippe Garnier s’est replongé dans ses souvenirs.
David Lynch dans la Beverly Johnson House de l'architecte Eric Lloyd Wright en 2001, à Hollywood Hills. (Richard Dumas/VU)
publié le 17 janvier 2025 à 14h12

J’ai appris la disparition de David Lynch jeudi 16 janvier une heure après avoir cherché, en vain comme toujours, sa maison et son studio sur Senalda Drive, dans la partie inférieure d’Outpost Canyon, pour prendre une photo et l’envoyer au photographe Richard Dumas, l’assurer que tout tenait encore debout. J’ai beau avoir souvent monté la rue, soit pour une interview, soit pour y conduire des visiteurs, je me perds à chaque fois ; je rate le tournant, monte trop haut, et tombe toujours sur l’ancienne maison de Gore Vidal, signe que je me suis irrémédiablement gouré. Richard Dumas et moi avons une longue histoire, dont une grande partie concerne David Lynch. Après ce pèlerinage aussi inopiné que raté, je réalise aujourd’hui que la mienne avec David Lynch passe par les lieux de cette ville que l’on croyait engloutie par les flammes il y a encore quelques jours. Lynch a été évacué au début des incendies mais n’a pas survécu à l’emphysème qui le cloîtrait plus ou moins chez lui ces derniers temps.

Au printemps 2001, j’avais servi de chauffeur à Dumas qui venait faire un reportage photo sur les lieux de tournage de Mulholland Drive. J’étais payé pour