Menu
Libération
Disparition

Mort de l’acteur américain Gene Hackman, dernière poursuite

Article réservé aux abonnés
Devenu star sur le tard avec «French Connection», l’acteur rugueux, figure du Nouvel Hollywood, a été retrouvé mort mercredi 26 février dans sa maison avec sa femme, la pianiste Betsy Arakawa. Il avait 95 ans et elle 63.
Gene Hackman dans «French Connection» de William Friedkin (1971). (Twentieth Century Fox/Collection ChristopheL .AFP)
publié le 27 février 2025 à 10h00
(mis à jour le 27 février 2025 à 20h09)

Il existe un astéroïde numéroté «55397 Hackman», en l’honneur de Gene Hackman. Il lui ressemble sûrement, rugueux, minéral, dégarni, incoercible et au-dessus de la mêlée. L’acteur confiait avoir plutôt une gueule de pomme de terre. Oui, mais c’étaient ses partenaires ou nous, spectateurs, qu’il rissolait d’un simple regard. Soudain, un navet comme Superman IV reprenait un peu de goût dès qu’il était dans une scène. «Il est de ceux prêts à plonger le bras dans le feu pour voir jusqu’où ils peuvent aller», disait le réalisateur Arthur Penn.

A James Cagney, dont il était fan, Hackman avait emprunté ce bouillonnement de cocotte-minute prête à sauter, cette habileté à faire adhérer à des personnages pas sympathiques. Au hasard, Popeye Doyle, le flic qui tire franco dans le dos d’un malfrat dans French Connection. Ou l’odieux shérif Little Bill Daggett dans Impitoyable. «Je ne mérite pas de mourir comme ça, j’étais en train de construire une maison», y croassait-il. Génie de Hackman pour, l’espace de quelques secondes, faire éprouver un peu d’empathie à l’égard de celui qui a torturé à mort la vertu incarnée – Morgan Freeman.

Gene Hackman, 95 ans, et sa femme, la pianiste classique Betsy Arakawa, 63 ans, ont été retrouvés morts mercredi 26 février apr