Beaucoup ont été éberlués par la beauté et le charisme de Val Kilmer, à juste titre, au détour d’une partie de beach-volley entre pilotes de chasse dans Top Gun (1986) de Tony Scott ou de son incarnation hantée de Jim Morrison dans le biopic The Doors (1991) d’Oliver Stone. Son arme secrète était cette mâchoire saillante, impossiblement carrée (comme la «partie inférieure, tranchante, d’un panneau STOP», selon un portrait du New York Times en 2020), qui le distinguait du tout-venant des stars hollywoodiennes des années 80-90, sans le ranger dans la case Schwarzenegger – on ne voit qu’elle dépassant de son masque dans Batman Forever (1995) de Joel Schumacher ou dans le Saint (1997) de Phillip Noyce, où il est censé être un aventurier caméléon multipliant les déguisements. Sa différence aussi fut de ne pas vouloir ou pouvoir rentrer totalement dans le moule mou de l’industrie malgré les blockbusters. Sans doute aspirait-il à davantage et mieux. «Je suis frustré parce que ce que je veux faire n’est pas filmé, parce que le réalisateur n’est pas capable de le faire sortir», dira-t-il dans une interview à Larry King sur CNN.
Parodie d’Elivs et pistolero dentiste
Né à Los Angeles en 1959, Val Kilmer devient à 17 ans le plus jeune candidat accepté à la section théâtre du prestigieux conservatoire new-yorkais qu’est Juilliard. Il écrit une pièce, de la poésie, refuse un rôle dans Outsiders (1983) de