«Je n’ai pas fait beaucoup de films importants», lâchait Mylène Demongeot à BFMTV en 2017, avec son franc-parler coutumier. «J’ai fait 70 films. Parmi ceux-là, il y a les Sorcières de Salem, Bonjour tristesse, les Trois Mousquetaires et les Fantômas. Ça fait quatre films sur une carrière.» Certes, mais de quoi fixer chez toute une génération après-guerre l’image d’une blonde sensuelle mais sensée dans le cinéma populaire, une alternative à Brigitte Bardot à laquelle elle sera longtemps comparée. De son vrai nom Marie-Hélène Demongeot, l’actrice est morte ce jeudi à 87 ans. Issue du Cours Simon, elle est révélée en 1957 dans l’adaptation cinématographique par Raymond Rouleau des Sorcières de Salem d’Arthur Miller. Demongeot est Abigaïl, l’une des accusées de sorcellerie qui va en dénoncer faussement d’autres dans cette allégorie du maccarthysme. La rediffusion du film, à la télé ou en VHS, sera bloquée jusqu’à la mort de Miller par ce dernier (soit, et ce n’est pas tranché, par insatisfaction face à cette version, soit par représailles envers le premier rôle, Yves Montand, pour sa liaison avec son épouse Marilyn Monroe).
C’est une carrière florissante qui s’annonce pour elle, en France comme à l’international : elle joue pour Otto Preminger au côté de Jean Seberg dans Bonjour tristesse