«Les deux personnages les plus intéressants de l’histoire sont Hitler et Jésus», déclarait William Friedkin dans un documentaire consacré à sa longue carrière, Friedkin Uncut (2018). Dur de couper la chique à un cinéaste toujours épris de provocation dans ses films et interviews. Et lorsqu’il poursuit en disant qu’il y a «du bon et mauvais chez tous les gens», on touche au cœur de son travail : une interrogation sur la frontière entre le bien et le mal, parfois taxée de relativisme moral et de cynisme. Un angle d’attaque qui ne pouvait saillir que dans les années 70 et le Nouvel Hollywood, avec des succès massifs et mètres étalon de leur genre (French Connection pour le thriller, l’Exorciste pour l’horreur), des oscars puis des échecs. Mais Friedkin ne reniera jamais ses obsessions pour les esseulés butés de tous horizons, au bord de l’hallucination. Il est à mort ce lundi 7 août, à 87 ans.
William Friedkin est né à Chicago de parents juifs ukrainiens. La mère est infirmière, le père fut joueur de softball et vendeur de prêt-à-porter : «Mon ADN ne suggérait aucune promesse de réussite», dira-t-il. Avec son 1,83 m, il envisage de tâter du basket-ball (il fera un film dessus, Blue Chip, en 1994) et, au li