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Vite ma daube

Mostra : le nouveau film de Polanski consterne à mort à Venise

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Mostra de Venisedossier
Projeté samedi soir, «The Palace» est un pitoyable bal d’acteurs zombifiés dans une satire grotesque. Dimanche matin, Venise, Deauville et Paris s’éveillaient avec de nouveaux collages féministes.
Joaquim de Almeda et Oliver Masucci dans «The Palace». (M. Abramowska)
publié le 3 septembre 2023 à 16h03

Alors qu’une action coordonnée du collectif «Tapis rouge colère noire» tapissait, dans la nuit de samedi à dimanche, les murs de Paris (notamment la Fémis), Deauville (où le festival normand a invité Luc Besson) et Venise (Polanski, Besson, Allen en sélection, triple provocation) de slogans vénères tels que «Mostra 80 ans de retard» ou «Vergogna» (la honte), se révélait à la Mostra le dernier film de Roman Polanski, qui ne trouve pas de distributeur français pour le moment, le producteur italien s’en désolant en conférence de presse, sur l’air de «halte à la chasse aux sorcières». Un «Caravage», donc, selon les mots du directeur artistique du festival Alberto Barbera, qui osait la comparaison pour soutenir la présence de The Palace en sélection officielle ? Grand absent, Polanski a préféré s’épargner le déplacement.

Deux hypothèses se dégagent au sortir de cette infecte purge : soit le cinéaste ricane bien depuis son lugubre chalet de Gstaad, d’avoir réussi, littéralement, à infiltrer une merde à Venise (le film est obsédé par les excréments du chihuahua de Fanny Ardant) ; soit Polanski, au bord de la sénilité, régurgite les rebuts depuis longtemps contenus dans son cinéma (cruauté facile, gags de petit vicelard) sous une forme totalement grotesque. Allez savoir pourquoi (les temps étaient-ils meilleurs ?), The Palace se situe à la veille de l’an 2000, dans un hôtel helvète de luxe.

Avec un art de la satire qui fait de