Qu’est-ce qui fait courir Karim Aïnouz ? Globe-trauteur touche-à-tout, obstiné à ne pas se laisser enfermer ou définir, il est le cinéaste «fluide» par excellence, mercenaire tout-terrain, artiste expérimental ou performeur queer, c’est selon. Il enchaîne, depuis vingt-cinq ans de drôles de projets petits et gros, vastes ou enclos – ici dans le lieu interlope d’un motel de passes –, fresques claustrées (la Vie invisible d’Euridice Gusmão, le Jeu de la reine), cales sèches ou huis clos rêvant de grand large (Marin des montagnes, Motel Destino). Il explore, au cours de périples déboussolés, ses propres attaches et ce qui l’entrave, jamais où on l’attend, au risque de se planter, et il lui arrive de triompher, caméléon intéressant.
On avait laissé le générique soudain flashy du timor