Après Mélanie Laurent coincée dans un caisson (Oxygène, 2021), Alexandre Aja assigne Halle Berry à résidence. Maman et ses deux fils ados vivent retranchés dans une maison dans la forêt, astreints à des règles précises dans un monde un peu vague : le Mal règne au-delà du perron et toute sortie doit se faire avec une corde autour de la taille, attachée à la baraque, et qu’il ne faut lâcher sous aucun prétexte sous peine de succomber à la menace dehors. Les enfants n’ont jamais vu d’appareil photo de leur vie, mangent de l’écureuil, se distraient avec des soirées tourne-disque ou s’enferment sous le plancher pour être «purifiés».
Mother Land fait vite planer le doute sur l’utilité des rites établis par le personnage de Berry, d’autant qu’elle est la seule à voir les manifestations du dit Mal (des genres de zombies à la langue fourchue), et c’est toute la force de conviction de l’actrice (hérissée, débraillée, hallucinée) qui entretient un temps l’intérêt de la trame. Et puis tout se relâche, se détricote : Aja est plus concentré sur les jump scares, les scènes de frousse (la forêt est bien utilisée, mystérieuse de jour comme de nuit et anormalement épaisse), qu’à bâtir une ambiguïté satisfaisante pour son décorum. Si Maman a tort (ou pas), le film en dit à la fois trop ou pas assez aux moments inopportuns tandis