Quelque part dans le Pacifique Nord, sur une île forteresse disputée par la Russie et le Japon, dans les entrailles d’un fort de béton massif comme une centrale nucléaire : un doudou. Un doudou de rien du tout, échappé des mains d’une fillette, dont le spectateur un tant soit peu aguerri (en 2021, on dit «cinéphile») sait qu’il est impossible qu’il ne soit pas mis à profit à un moment du dernier pan de l’intrigue de Mourir peut attendre, le vingt-cinquième long métrage de la franchise James Bond et le tout dernier où l’agent secret sera incarné par Daniel Craig. Mais au-delà de la pirouette scénaristique poussive qu’il autorise, de quoi ce doudou est-il le nom ?
On devine que la scénariste Phoebe Waller-Bridge, chérie de la critique depuis les succès des séries Fleabag et Killing Eve, pourrait en être l’initiatrice, elle qui n’aime rien tant que saupoudrer des épices impies dans les cocottes des petits plats tradi, a roulé sa bosse sur les planches de théâtre et ne saurait ignorer la règle du «fusil de Tchekhov», qui dit que chaque accessoire présenté dans une fiction doit y trouver sa fonction. Extérieure de facto à la franchise, certes comme l’ont été tous les scénaristes depuis Dr No en