«Etranger en terre étrange» et «Saint /pêcheur» sont parmi les titres d’épisodes de ce Mr. Scorsese, découpé en cinq parties, et correspondent à l’image naturelle qu’on a du cinéaste : le filmeur d’outsiders qui veulent s’intégrer au système, rongeant lui-même son frein face à Hollywood qui attendit trois décennies avant de lui remettre un oscar du meilleur réalisateur (pour les Infiltrés) ; l’homme qui aurait pu être prêtre mais préféra s’épancher sur le péché. Daniel Day-Lewis (époux de Rebecca Miller, réalisatrice de ce documentaire) le définit comme «un sensualiste mais qui travaille comme un mineur de charbon».
Effectivement, Scorsese bombarde les sens (violence + Rolling Stones à la BO), creuse les bas instincts, quitte à ce qu’ils brillent comme du diamant pour le spectateur trop fasciné par antihéros et gangsters fétiches. A une autre échelle, Mr. Scorsese fonctionne à l’identique : beaucoup, beaucoup d’informations rassemblées et exposées par Miller, qui a eu accès aux archives personnelles du cinéaste, à son entourage (De Niro, DiCaprio et ses compagnons de route barbus Spielberg, Schrader et De Palma) et à «Marty» lui-même, conteur naturel qui n’a jamais eu de problème à se confesser à longueur d’interview au fil des ans (Mr. S