A la fac de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Nadia Melliti soigne son entrée sans le chercher. Elle arrive en début de matinée par un long couloir mal éclairé après avoir garé sa trottinette électrique. Les mains au fond des poches de son sweat, elle arbore capuche et casquette noires, plus de gros écouteurs. L’étudiante en troisième année de Staps (sciences techniques physiques et sportives) salue de la main. Elle invite à la suivre et se pose sur un bout de canapé dans une salle vide où les étudiants stationnent pour palabrer.
La longiligne retire un peu son attirail, mais semble ne pas savoir quoi faire de ses paluches qu’elle garde au fond de son sweat. Les silences ne l’affectent pas. Même si elle ne fraternise pas, elle ouvre les portes à sa manière. «Je suis ouverte et à l’aise avec tous les sujets», promet-elle en plantant son regard ; néanmoins elle ne s’épanchera pas sur sa spiritualité personnelle et ses amours.