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Libération
Critique

«Nefarious» donne envie de mourir

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Promesse de «bon film de serial killer», le long métrage d’extrême droite chrétienne, qui prend clairement position contre l’avortement et l’euthanasie notamment via un tueur en série comme personnage principal, est un véritable navet.
Dans «Nefarious», un tueur en série subit une évaluation psychiatrique le jour de son exécution. (Saje Distribution)
publié le 26 mars 2025 à 9h50

Le jour de son exécution, un tueur en série subit une évaluation psychiatrique, révèle être possédé par un démon qui se fait nommer Nefarious, et affirme qu’avant la fin de la journée, le psychiatre lui-même aura commis trois meurtres. Bonne accroche pour amateur de «film de serial killer» avec acteurs inconnus, arène à petit budget – un parloir de prison –, la promesse d’une série B fauchée et ingénieuse, d’un interrogatoire en huis clos tournant au dialogue philosophique.

C’est dire qu’on a laissé du temps au truc. Il aurait fallu réagir dès le carton «SAJE distribution», dont les affinités avec Bolloré via son administratrice, femme d’affaires évangéliste, sont avérées. Nefarious en plus d’être un film d’extrême droite chrétienne, prenant position contre l’avortement et l’euthanasie – les fameux deux premiers «meurtres» annoncés du psychiatre – est un navet. Bien sûr, se prenant les pieds dans le tapis de sa propagande pro-life quand il s’agit d’expliquer qu’il est aussi, par ailleurs, «pour» la peine de mort. Le monstre lui-même justifie : il est un démon, pas un pécheur ni un fou. En l’exécutant (scène abjecte) ce n’est donc pas «une vie», fœtale, agonisante et sacrée, qu’on supprime, mais une pure «entité». Et une entité n’est pas de l’ordre du vivant, en fait