Les Perdants magnifiques, Beautiful Losers en version originale, est le roman que publiait en 1966 un certain Leonard Cohen et l’écrivain et traducteur Claro publie ces jours-ci un essai intitulé l’Echec où il vilipende «les obscènes injonctions à la réussite qui saturent l’air social que nous respirons». Difficile ne pas y revenir quand l’annonce successive des nominations aux oscars et aux césars conduit à peu près tout le monde à gloser sur qui est in, qui est out, à galoper ventre à terre dans les vertes prairies des spéculations pas complètement balisées ni cadastrées par le moindre souci des faits ou un minimum de tact. Ainsi l’absence aux oscars des malheureuses Greta Gerwig et Margot Robbie – dans les catégories meilleure réalisatrice pour la première, et meilleure actrice pour la seconde – a chamboulé médias et réseaux sociaux américains. Il est vrai qu’on pouvait sursauter. Par quel jeu de dispersion de voix, le mégasuccès et phénomène pop Barbie, signé d’une cinéaste reconnue, se trouvait défavorisé au profit de quatre auteurs masculins (Martin Scorsese, Christopher Nolan, Yórgos Lánthimos, Jonathan Glazer) et d’une réalisatrice française pas même choisie par son propre comité de sélection (Justine Triet) ? Par quel triple saut arrière contre-intuitif, les votants avaient-ils éliminé le premie
Billet
Nomination aux oscars et aux césars : arrêtez de vouloir tout gagner !
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«Barbie», un film phénomènedossier
Ryan Gosling, Margot Robbie et Greta Gerwig sur le tournage de «Barbie». (Jaap Buitendijk/AP)
par Didier Péron
publié le 25 janvier 2024 à 17h59
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