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Interview

Nominations d’«Anatomie d’une chute» aux oscars : «On est sous le choc, dans un état pas possible»

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Dans l’euphorie de l’annonce des cinq nominations du film à la cérémonie du 10 mars, «Libération» a joint au débotté la réalisatrice Justine Triet, le coscénariste Arthur Harari et les deux producteurs Marie-Ange Luciani et David Thion.
Justine Triet après avoir reçu la palme d'or à Cannes le 27 mai. (Martin Colombet/Libération)
publié le 23 janvier 2024 à 18h02

«Ah merde, c’est Libé Cohue, cris d’enfants et cavalcades en arrière-plan. La nouvelle des cinq nominations aux oscars d’Anatomie d’une chute est encore effervescente et fraîche d’une dizaine de minutes quand on joint l’équipe du film, réunie dans les bureaux parisiens de la productrice Marie-Ange Luciani. Justine Triet, seule femme cinéaste nommée dans la catégorie meilleure réalisation annonce la chaîne BBC en double file, tandis que le téléphone passe de main en main. Interview à l’arrache.

Comment vivez-vous ces cinq nominations, et à quoi ont ressemblé ces derniers mois de sociabilisation américaine, dans le cadre de la campagne pour le film ?

Justine Triet : C’est la première fois que je pleure, je ne pleure jamais pour rien. Je suis hyper émue. J’ai découvert depuis fin août un monde que je ne connaissais pas. J’ai énormément voyagé, beaucoup plus aux Etats-Unis qu’ailleurs, ça représente de nombreux mois entre Los Angeles et New York. On peut réellement parler de campagne, au sens où il s’agit de faire un mélange de presse, de rencontres avec les votants, de dîners et cocktails après les projections… Je n’ai pas eu l’impression d’être le parfait petit soldat, il y en a qui en font bien plus que moi. J’ai posé des limites, ne serait-ce qu’en refusant d’aller vivre aux Etats-Unis alors qu’il m