Il faut reconnaître que la vie d’Oxana Chatchko (le plus souvent transcrit Oksana) a tout pour tenter les amateurs de biopics : née en 1987, cette Ukrainienne, artiste férue d’icônes qui voulait se marier avec Dieu à 12 ans et n’a jamais cessé de le peindre quand bien même elle a ensuite farouchement bataillé contre l’Eglise, est devenue militante féministe au sein des Femen (dont elle aurait eu l’idée fondatrice du torse nu), avant de se réfugier en France où elle connaîtra un destin tragique – elle se suicidera à Montrouge en 2018, à l’âge de 31 ans. C’est donc de cette vie courte et romanesque que s’empare Charlène Favier (elle avait signé Slalom en 2021) pour signer un film hélas trop conforme aux canons du genre, écrasé par la somme d’événements colossaux qui ont fait cette vie hors du commun mais pèchent, mis bout à bout, à la rendre palpable, vibrante, particulière.
Ainsi, on s’apprête à assister à toutes les étapes marquantes du parcours d’Oxana, d’une enfance rurale marquée par l’alcoolisme du père (et la bienveillance d’une mère, décrétée mais jamais vraiment filmée) à la rencontre avec une bande d’amies qui deviendront les Femen, du voyage en Biélorussie pour protester contre le régime aut