Mais qu’est-il arrivé au pauvre Paddington ? Le gentil petit ourson totalement inadapté à la normalité de la famille anglaise, les Brown, chez qui il avait atterri par hasard, et dont les bourdes incessantes alimentaient un moulin à gags tournant à plein régime pour l’hilarité de tous ? Las ! Il faut croire que les nouveaux scénaristes et le nouveau réalisateur, Dougal Wilson, qui a remplacé Paul King, ont estimé que l’ursidé avait trop longtemps baigné dans le tiède Earl Grey de la middle class, étant désormais citoyen britannique (seul gag drôle du film, une lutte acharnée avec un photomaton pour obtenir les photos d’identité nécessaires à son passeport), et qu’il fallait désormais inverser la proposition. Au lieu de plonger la créature extraordinaire dans un milieu lambda pour gripper la mécanique avec des louches de marmelade, ce troisième volet la balade paresseusement dans un milieu «exotique», la jungle péruvienne, et en voiture Simone, voyons voir ce qu’il se passe. Spoiler : rien d’intéressant.
Le doudou en duffle coat s’envole ainsi vers son pays d’origine à la recherche de sa grande-tante perdue, prétexte à une série de péripéties absurdes sur fleuve et dans les airs accueillies, à l’avant-première bourrée d’enfants où nous nous trouvions, par un silence circonspect (allez, on ose, un silence lourd de déception). Il faut dire qu’Olivia Colman e