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Critique

«Palm Springs», des boucles pour une noce

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Le film de Max Barbakow décline le concept de bug temporel dans une comédie romantique très drôle qui évite les clichés moralisateurs.
Christin Milioti et Andy Samberg. (Jessica Perez)
publié le 19 février 2021 à 8h10

Quand connaîtrons-nous de nouveau la grâce de la poilade collective dans une salle sombre ? Après avoir charmé les foules du festival Sundance et trouvé son débouché sur la plateforme Hulu aux Etats-Unis cet été, Palm Springs nous arrive dans le dernier convoi d’exclusivités de Amazon Prime Video. Les ingrédients, institutionnalisés dans la fiction populaire il y a vingt ans par Un jour sans fin, sont connus. Le film fait son régal du concept de boucle temporelle (qui condamne les héros à l’éternel recommencement d’une seule journée à l’identique), décliné en une maligne comédie romantique d’aujourd’hui. Digérant ce que la fiction en a fait avant lui avec un sourire de connivence, ce film (plus amateur d’arbitraire burlesque que de paradoxes quantiques à la mords-moi-le-nœud) rappelle qu’il n’est pas de geste scénaristique plus souverain que de tester toutes les variations possibles d’un récit autour de prémisses inchangées. Et plus encore lorsqu’il s’attache à des personnages que l’idée même de conséquences ne concerne plus…

Flegme du vieux routier

Palm Springs nous fait d’abord acquiescer à l’idée que l’enfer, c’est d’être coincé pour l’éternité dans une cérémonie de mariage aux allures de showroom Instagram. Il trouve son aspect charmeur dans ce purgatoire bleu piscine aux portes du désert californien, où bulle Nyles, un invité des noces plus décontracté que les autres (Andy Samberg, charismatique tête de pont de la troupe comique The Lonely Island). La trouvail