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Pasolini, lignées directes

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La Cinémathèque du documentaire met en ligne gratuitement une riche programmation autour de l’œuvre du cinéaste. Des «appunti», notes de travail sublimes, aux films de ses contemporains et héritiers.
«Enquête sur la sexualité» de Pasolini (1964). (Angelo Novi/Cineteca di Bologna)
publié le 4 avril 2021 à 7h48
(mis à jour le 5 avril 2021 à 15h07)

La bibliothèque du centre Pompidou, dont dépend la Cinémathèque du documentaire, consacre une programmation au long cours à l’œuvre documentaire de Pier Paolo Pasolini. On pourra ainsi descendre le fleuve de la filiation jusqu’à Pippo Delbono, plus connu comme metteur en scène de théâtre que comme documentariste, Pietro Marcello (réalisateur notamment de Martin Eden) ou Michelangelo Frammartino (Le Quattro Volte).

Si les documentaires du franc-tireur italien, poète, écrivain, scénariste, cinéaste, homme public, ne sont pas des inédits, certains sont rares, comme ces Repérages en Palestine pour l’Evangile selon Saint-Matthieu, filmés en 1964, juste avant qu’il ne décide de finalement tourner sa fiction biblique en Calabre. Premier de ce qu’on peut voir comme une trilogie des appunti (série de petites notes, forme particulière inventée par le cinéaste à mi-chemin entre la forme littéraire et la forme cinématographique), dont le plus connu serait le Carnet de notes pour une Orestie africaine (1968), ces Repérages sont un précieux document de travail où Pasolini se livre à une opération réflexive sur son processus de création, avec humilité, humour et un vague sentiment de nostalgie à confronter le film imaginé à la réalité des lieux. Voix off à la première personne, mise en scène de son corps dans les espaces désertiques de Galilée, compagnonnage avec le père Andrea qui le conseille sur l’esprit du projet, le film est un carnet de bord q