Rencontre avec la cinéaste indienne Payal Kapadia sur une plage cannoise où tout le tintouin paraît soudain bien ridicule face à la profondeur de la conversation, qui éclaire le contexte de son fascinant premier long métrage de fiction, All We Imagine as Light, présenté en compétition officielle.
Vous déclinez à travers plusieurs personnages féminins le thème de l’amour contrarié voire impossible. Voyez-vous de l’espoir quelque part ?
Oui, dans l’amitié, dans le fait que ces femmes se soutiennent les unes les autres. J’ai justement voulu m’efforcer, dans ce film, de faire preuve d’espoir. Le monde en ce moment est tellement désespérant, heureusement qu’il y a le cinéma. L’union fait la force.
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Pourquoi avoir choisi de placer une partie de l’intrigue dans un hôpital ?
L’idée remonte à mes études de cinéma, ce devait être mon film de fin d’études, dans une version plus courte bien sûr. J’étais retournée vivre à Mumbai chez ma grand-mère et un jour elle a fait une chute, après quoi une infirmière venait s’en occuper tous les jours. Au même moment, mon père était malade, alors j’avais sans arrêt la tête dans des questions médicales… On ne fait qu’observer ce qui nous entoure, n’est-ce pas ? Et puis le temps passant j’ai voulu en faire une histoire sur le thème de l’indépendance en tant que femme, quand on travaille à Mumbai, parce qu’il y a cette contradiction en Inde, qui existe dans ma propre famille aussi : vous pouvez être financièrement indépendante – et c’e