Le cinéaste Pedro Pinho, né à Lisbonne en 1977 – dont l’Usine de rien (2017), film-occupation, se déployait déjà dans les mille directions de la vie, du travail, de la politique et de leurs rapports – a tourné le Rire et le Couteau, vaste film de voyage en forme de surplace, grand film d’amour en forme de râteaux, en Guinée-Bissau, entre la capitale et le nord du pays.
Ses 3h30 passent en un éclair, de lucidité ou de trouble, aux basques de son personnage de Portugais blanc, venu à Bissau par le désert, faire un rapport pour une ONG, et qui se trouve confronté aux processus coloniaux et décoloniaux qui agissent et agitent les relations qu’il tisse. L’auteur nous raconte les bons morceaux de la fabrication au long cours, loin de tout repos, d’une œuvre aux antipodes de tout confort idéologique ou esthétique.
Quel est le point de départ de cette aventure qu’est le Rire et le Couteau ?
La possibilité de ce film a gra