Beau récit initiatique où l’apprentissage des fleurs et de l’apiculture se mêle à celui de la sexualité comme de la mort, Un prince est aussi l’histoire, en filigrane, d’une rencontre à la vie : celle de son cinéaste Pierre Creton – qui à 57 ans décide avec ce long métrage de nous en livrer un peu plus sur son enfance au Pays de Caux – avec le jeune acteur et chef opérateur de 28 ans Antoine Pirotte – qui incarne la version jeune du cinéaste dans cette fiction, tout en se chargeant de filmer à d’autres moments. Le garçon vient tout juste de sortir diplômé du département images de la Fémis.
Critique
Pierre Creton, vous qui êtes plutôt un cinéaste du temps présent et de la vie telle qu’elle va, on a été saisi avec Un prince de vous voir regarder autant vers le passé.
Pierre Creton : Ce qui m’y a conduit, c’est une situation pendant le confinement où avec Vincent Barré [sculpteur, réalisateur, coscénariste et compagnon de Pierre Creton, ndlr], on a accompagné Mohamed, un jeune réfugié alors en apprentissage en boulangerie, dans ses cours théoriques en télétravail. C’est ce qui m’a replongé dans ma propre expérience d’un apprentissage, celle pour moi de la botanique et en même temps de la sexualité. Un prince est aussi une forme de développement d’Une honte, un texte [paru en 2014] que j’ai écrit et où j’invite d’autres personnes à écrire à partir d’une de mes photos d’enfance : on me voit à 4 ans dans le salon de la mai