Il faut que tout change pour que rien ne change, dit le proverbe viscontien, or il n’est pas aisé de comprendre, depuis un petit mois d’annonces à grand fracas, de nature à secouer le cocotier du cinéma français, si c’est effectivement la révolution, ou au contraire le calme plat. Canal +, donc, annonçait début décembre retirer ses chaînes payantes de la TNT, laissant brièvement croire à une sorte de Pearl Harbor du financement, rapidement dissipé par des juristes et organisations professionnelles ayant rappelé dans les heures suivantes que le groupe de Vincent Bolloré n’était en réalité pas encore libéré – comme beaucoup l’avaient initialement cru – des obligations d’investissement afférentes à sa diffusion hertzienne.
La quatrième chaîne met donc certes les voiles, mais les 190 millions d’euros qu’elle injecte chaque année dans l’écosystème restent temporairement inviolables, en tout cas jusqu’à une prochaine réorientation stratégique qu’il serait néanmoins imprudent de ne pas anticiper. Au même moment, les opérateurs de streaming s’agitent pour récupérer, moyennant une généreuse main au portefeuille, une fenêtre de diffusion plus f