Du feu ! Le portrait de Justine Triet tirant sur sa clope d’une main, tenant sa palme d’or de l’autre, quelques instants après avoir remporté la chose et mis le feu aux poudres du paysage politique national par un discours de réception en résistance au macronisme économique et culturel, réchauffant du même coup bien des cœurs, c’est une bonne dernière image. Cannes 2023 fut un festival de contestations, celui que les opposants à la réforme des retraites auraient espéré voir annuler comme celui de Mai 68, pas seulement en hommage à Godard, celui que les ennemis et ennemies d’un «Patriarcannes» complaisant avec les violents se réjouirent de trouver recouvert un matin de collages féministes, celui où furent collectivement dénoncés la précarité des travailleurs et travailleuses des festivals eux-mêmes, o
Billet
Polémiques autour du discours de Justine Triet à Cannes : anatomie d’une lutte
En alertant sur les menaces qui pèsent sur la part du cinéma qui prend le plus de risque, la cinéaste palmée d’or a mis le feu au tapis rouge et a été couverte d’insultes sur les réseaux sociaux. Une sinistre offensive qui ne doit pas éclipser la beauté clairvoyante du film récompensé.
Justine Triet, samedi, après l'obtention de sa palme et son discours. (Martin Colombet/Libération)
ParLuc Chessel
Publié le 29/05/2023 à 18h06
Enquête Libé
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