C’est toujours un grand plaisir de croiser le chemin du cinéaste roumain Radu Jude, qui parle de cinéma avec humour, érudition, sans aucun surmoi auteuriste, plutôt avec un enthousiasme espiègle et communicatif. Avec Dracula, il signe – seulement quelques semaines après la sortie de Kontinental ‘25 – un film kitsch, bouffon, en roue libre, qui empoigne notre époque et la malmène, la presse jusqu’à en tirer un jus impur et jubilatoire. Images générées par IA, dadaïsme et second degré sont au cœur de cette œuvre qui essaie tout, sauf de faire consensus.
Le centre Pompidou vous a consacré une rétrospective fin septembre, titrée «Radu Jude, cinéaste intranquille». Que pensez-vous de cet adjectif ?
Juste après la révolution en Roumanie, il y avait un soap-opera qui s’appelait «Jeunes et Intranquilles», donc on utilisait cet adjectif pour se moquer des gens. Ça me rappelle ça. En réalité, je pense qu