En 2025, Rainer Werner Fassbinder aurait eu 80 ans et chaque commémoration voit la même sidération face à la singularité de l’ogre allemand, trop prolifique, personnel et politique en même temps dans son ressassement de ce grand sujet qu’est l’exploitation. Ce nouveau coffret complète l’offre de ses films de jeunesse où RWF se cherchait, dans les hommages à Rohmer et l’Amérique. Dans le Clochard (1966), les Dieux de la peste (1970) et le Soldat américain (1970), on met un flingue dans la main d’un homme et il commet le pire, par puérilité et par convention des codes du film noir, avec lesquels Fassbinder joue pour donner sa version d’un Hollywood bricolé, distancié et surgelé, entre affection et critique de la présence américaine après-guerre en RFA. L’horizon d’Hollywood-sur-le-Rhin est atteint avec Lili Marleen (1981), où Fassbinder démantèle la séduction exercée par l’esthétique nazie à travers un mélodrame brillant où le spectateur ne sait jamais comment se positionner face à son «héroïne»
Ressortie
Rainer Werner Fassbinder, dans toute sale splendeur
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«Maman Küsters s'en va au ciel» de Fassbinder (1975). (RainerWernerFassbinde Foundation)
par Léo Soesanto
publié le 7 juin 2025 à 12h42
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