La ressortie d’A toute épreuve au cinéma est une grande nouvelle : l’occasion de voir en version restaurée l’un des plus grands films d’action de tous les temps – une étude sur le mouvement, flingue à la main, digne d’être accrochée au musée à côté des ballerines de Degas et de toiles futuristes. C’est aussi la fin d’un imbroglio éditorial qui voit les droits mondiaux du film de John Woo, ainsi qu’une centaine de titres de l’âge du cinéma d’or hongkongais des années 80-90 (dont des classiques comme la trilogie Histoire de fantômes chinois ou Peking Opera Blues de Tsui Hark et City on Fire de Ringo Lam), enfin débloqués après avoir été monopolisés pendant vingt ans par un consortium immobilier chinois, qui se fichait de voir leurs trésors accessibles en salle ou en streaming.
Fusillade dantesque
Mais un film d’action, qu’est-ce que c’est ? De la dépense athlétique d’énergie, des poursuites, des destructions, des batailles dont les enjeux se sont déplacés – bien contre mal dans les années 80, réel contre le virtuel dès les années 2000 –, même si les corps sont toujours leur théâtre d’opérations. Avec les deux premiers Syndicat du crime (1986, 1987) et <