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Rétrospective à la Cinémathèque : Carlo Lizzani, inspiré d’effets réels

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La Cinémathèque française met à l’honneur l’œuvre foisonnante de l’Italien qui, à travers le cinéma de genre et le faits divers, a documenté et dénoncé les stigmates du fascisme, de l’après-guerre aux années de plomb.
«Bandits à Milan» (1968). (Park-Circus)
publié le 11 mai 2025 à 8h47

«Je décroche la prise.» Griffonnés sur une feuille avant de mettre fin à ses jours en se défenestrant, ces derniers mots de Carlo Lizzani (1922-2013), haute figure de la culture italienne et cinéaste important quoique méconnu en France malgré une œuvre dense, peu diffusée chez nous, résonnaient étrangement tant il n‘avait justement cessé en sismographe nerveux de prendre le pouls de l’Italie dans ses films, de faire écho à son histoire mouvementée, ses influx électriques et ses contradictions.

De la génération des pionniers du néoréalisme auquel il apportera sa pierre, signant les scénarios d’Allemagne année zéro (1948) de Rossellini et participant à l’écriture de Riz amer (1949) et de Pâques sanglantes (1950) de Giuseppe de Santis, c‘est aussi lui qui allait remodeler l’esthétique du polar urbain à l’italienne vers la fin des années 60 avec Bandits à Milan (1968) initiant le filon du «poliziottesco», avec sa caméra embarquée dans le feu de l’action, son approche documentaire et ses pics de violence préfigurant les grandes vagues de terreur qui allaient secouer le pays durant les années 70.

En cinéaste humaniste de gauche, compagnon de route du Parti communiste italien auquel il avait adhéré en 1943 en même te