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Libération
Drame

«Revoir Paris», novembre 2015 en mémoire

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Décortiquant le traumatisme provoqué par les attentats du 13 novembre, le long métrage d’Alice Winocour pèche par sa volonté de n’oublier personne.
Copieux, le programme émotionnel touche ses limites en assignant chaque personnage aux fonctions prévues par la construction dramatique. (Dharamsala. Darius Films)
publié le 6 septembre 2022 à 18h29

A un moment, il faut y aller, semble signifier Alice Winocour en arrachant le pansement. La fiction incorpore et digère l’horreur des multiples attaques terroristes à Paris survenues en 2015. Le thriller Novembre de Cédric Jimenez, en salles dans quelques semaines, explorera le versant policier des événements, au cœur de la traque qui a suivi le 13 Novembre. S’avançant plutôt sur un terrain intimiste, Revoir Paris se tient quant à lui du côté des victimes, évacuant l’exactitude de la reconstitution au profit de l’évocation libre.

Un délai de convalescence est passé, la question n’est plus de savoir s’il fallait faire le film ou pas. Le film existe, mû par le désir d’embrasser les cicatrices, très armaturé dans un scénario qui relate aussi une forme d’enquête. Mia, traductrice jouée par Virginie Efira, a survécu à la fusillade survenue dans une brasserie le soir de tueries coordonnées dans la capitale. Elle souffre d’amnésie traumatique, et s’efforce, des mois après, de reconstituer le fil des événements avec l’aide d’autres victimes. Retrouver cet inconnu au visage flou qui l’a réconfortée au milieu du massacre devient une obsession. Il y aura une énigme à résoudre,